I've got the blues
Et c'est rien de le dire. Je n'ai même plus assez de zest pour
m'écrier - avec les encouragements de Thalie - 'Screugneugneu!'. Car dans
cette belle et vigoureuse formule, il y a encore un esprit combattif,
un élan vital, un je-ne-sais quoi de défi à relever et d'avenir meilleur...
Rien de tel aujourd'hui. Pas de Screugneugneu. Tout juste Snort. Snurff. Silence accablé. Broadway est terminé. Parler de déception est une litote...
Que dire? L'aspect général est sympa, la taille est bonne, j'aime toujours le modèle et la couleur, les torsades sont belles...
Mais
voilà: les finitions me rendent malade, en particulier les arrondis
d'emmanchure, que je trouve dégeulasses (et je mâche mes mots).
Je crois que j'ai commis une lourde erreur de design, en ajoutant deux mailles endroit le long des emmanchures. Il est bien évident que cette pauvre petite bandelette de deux mailles de rien du tout n'arrive pas à se tenir: ça gondole, ça bifurque, ça divague. Au final, ça fait bourrelet. Je craignais que coudre la manche directement dans les mailles envers soit trop périlleux, mais mon habile stratégie de remplacement s'est avérée calamiteuse. Une tricoteuse plus expérimentée aurait pu le prévoir, pas moi!
Ok, ok, j'aurais dû suivre aveuglément le patron. Comptez sur moi, je suivrai le patron la prochaine fois. (Tu rigoles? la prochaine fois j'irai mettre une grosssse torsade bien costaude le long de l'emmanchure, tiens! )
En conclusion, après le pull en coton à bord qui rebique formant
gouttière intégrée, me voici à la tête d'un nouvel item vestimentaire
vaguement grotesque. Le truc qui crie bien fort et de toutes ses
coutures :
- T'as vu ? C'est moi qui l'ai fait !!
- Ah, super. Mais pourquoi tu l'as terminé dans le noir ?
...
Bon, j'arrête les lamentations. Et c'est pas parce que je tire la gueule que je dois faire l'impasse sur les habituels petits conseils utiles :
- Pour les coutures j'ai utilisé ma 'jeanette' de repassage, et j'ai trouvé l'instrument extrêmement secourable. Le truc vient d'un excellent post de Sahara consacré à la finition que je vous recommande chaudement. On ne peut pas toujours utiliser les bonnes adresses de Sahara, qui vit dans le Bronx, mais on peut toujours se fier à son bon sens et à son goût de la technique. Visez sa galerie d'échanitllons : 'Swatchout - The Library'.
- Pour travailler ce *!%$* d'arrondi d'emanchure "en forme", un gros boudin type coussin cylindrique ou traversin tombe à pic. Vous pouvez utiliser son extrémité en guise d'épaule de secours (et planter les épingles rageusement, gnah!)
- Petite astuce boutons: pour ne pas mettre toute la tension sur la bande de boutonnage, les boutons sont cousus à des "petits frères", sur l'envers. Ceci évite de déformer le tricot quand on tire sur les boutons (Où l'on peut voir que du fond du désespoir, je persévère dans mes finasseries. "Quand même", disait Sarah Bernhard.) On peut aussi mettre un gros-grain au dos de la bande de boutonnage mais je trouve ça moins joli et alors pour trouver le gros-grain assorti, bonne chance...
- Le truc de l'anxieuse paranoïaque chronique: tous les brins de couture sont doublés avec un vrai fil à coudre de teinte approchante. Cela ne se voit pas au final, mais quand il faut farfouiller dans le sillon pour défaire ladite couture, on a davantage de chances de retrouver et couper le bon fil (et pas dans son tricot. Cette misère-là, du moins, m'aura été épargnée.)
Je pars demain dans la région parisienne et je rejoins ce week-end la grand-messe annuelle TN, yes!!. Et je compte maintenant sur cette belle assemblée pour retrouver la foi parce que là, c'est un peu "Mon Dieu Tricot, pourquoi m'as-tu abandonnée..."
Quand on tombe de torsades, il faut remonter tout de suite, non ? Prochaine victime : Inishmore!
Happy knitting everybody, profitez du printemps