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more itchy knittings!
5 août 2007

fille perdue - la souite

Or donc résultat des premiers pédalages chez Florence, ze écheveau d'au moins trois mètres vingt-cinq, entre 32 et 0,4 wpi à vue de nez 1er écheveau

Pour un look pro, ne pas oublier le cure-dents

C'est marrant parce que très vite en ramassant les bouts de mèches qui volent dans tous les coins, on peut s'amuser à mélanger les fibres et les couleurs. Ça n'aide pas l'ordonnance dans le jardin de Florence mais qu'est-ce que c'est ludique !

Dimanche, journée consacrée à la teinture naturelle (enfin c'était le programme de Florence, mais obsédée que j'étais par mes affaires de torsion et de pédalage, je n'ai pas tardé à prendre des chemins de traverse).
Du coup je ne sais pas très bien ce qui s'est passé, sauf qu'il a été question de broyer 300gr de cochenilles pour faire une teinture à 30% (soit 30% du poids de laine sèche en matière tinctoriale), mais qu'après quatre ou cinq heures de broyage de rouge tout le monde à décidé que 20% ça irait très bien aussi. (D'ailleurs la suite nous a donné raison)

"Euh, ça va comme ça Madame Florence ?"  "Plus fin"
(broie, broie, broie)  "Et comme ça ?" "Encore un peu plus fin" (etc, etc)

Je peux vous dire que quand on broie de la cochenille, le premier qui éternue peut s'attendre à avoir des ennuis. Après tous nos efforts, les 200gr de poudre ultra-fine ont fini dans la casserole et pendant que la soupe de laine à la cochenille trempait, nous avons profité d'un excellent barbecue.

Avec ça, moi je veux bien faire de la teinture naturelle mais surtout si je peux mettre du filage-main dedans. Donc je me suis débrouillée pour garder un Louët à portée de main (rien d'étonnant que Florence ait eu l'impression d'avoir affaire à une élève un peu indisciplinée) et filer et retordre dare-dare ma laine à feutrer achetée chez Véritas, juste à temps pour la mettre dans le chaudron avec les 24 autres écheveaux. Ypeee !
écheveau à la cochenille Je ne l'aurais pas vu faire, je ne croirais jamais que l'intensité de cette couleur provient d'une teinture naturelle. Entre la nature des fibres et le jeu des différents mordançages (avant et/ou après teinture), c'est incroyable la variété des couleurs qu'on a obtenu. Voyez un peu ces merveilles, je vous renvoie directement vers les photos de Florence, ici et ici.

Par contre, je ne sais pas si c'est parce que je suis très peu portée sur les couleurs roses, où si c'est parce qu'il a fallu deux casseroles de quarante litres plus trois fois autant de bidons de rinçage (sans compter l'essoreuse professionnelle!), mais la teinture à la cochenille en appartement, j'hésiterais (pour vos rinçages, prévoyez tout de suite une baignoire de rechange). Dieu merci, il est aussi possible de faire de bien belles choses sans sortir les grands moyens, comme on verra pas plus tard que tout de suite, hé hé.

Où ça, un lapsus ?

Eh oui, Val, Dominique, teinture, j'ai bien dit teinture... Depuis que j'avais vu certain de ces écheveaux en vrai au pique-nique des fileuses, le ver était dans le fruit. Après le week-end chez Florence, hop, en route vers le Little Gem et sa magicienne du Dupont et Dupont...
Ici, place à la Teinture Fonctionnelle en Appartement, qu'il s'agisse des teintures alimentaires comme en vend Florence ou des teintures pour soie Dupont, c'est facile et ça offre de très belles possibilités. laine et soie _1

Mèche de laine et soie, barbouillage au pinceau

On mouille la mèche, on pose sur un film alimentaire, on peinturlure avec la teinture diluée ad hoc. laine et soie_2

flitch, flitch

On referme le film alimentaire et on écrase bien pour répartir la teinture. laine et soie_3

sprouïtch

On roule pour faire un beau boudin, dans un tupperware couvert, trois fois trois minutes à 750 Watts au petites-ondes (pas 1000 Watts sinon le film fond et on se lance dans la thermoplastie), et roule raoul, de la belle teinture maison. teintures_1

A gauche du mérinos taupe et bleu, à droite la laine et soie barbouillée ci-dessus

Après sortie du four et rinçage prudent, la surprise est toujours au rendez-vous car les couleurs prennent de façon très différente selon le pigment, la fibre, la dilution et le sens du vent. J'ai entrepris de noter mes différents mélanges et de garder des échantillons, mais la magie de la couleur ne vas pas sans une part de hasard. (Ça me rappelle les grands temps de l'imprimerie quand on n'arrivait jamais à avoir la même couleur Pantone deux fois de suite et qu'il fallait expliquer au client que vu les variations hygrométriques, il ne devait pas s'attendre à avoir le même logo en hiver qu'en été...)

Chez Anne j'ai aussi pédalé ferme sur son Little Gem (attention c'est là qu'on prend des goûts de luxe) et voici le résultat des deuxième et troisième bobines. ech_3
J'aime bien les couleurs mais c'est évidemment très loin d'être assez fin ou assez régulier à mon goût. Fidèle à mes habituelles contradictions névrotiques, je veux filer main pour faire du fil machine (ben voyons). Sans compter que ce fil a beaucoup de vrais défauts techniques. Entre autres choses, Florence soupçonne que je file un peu trop serré. Tiens, tiens, tiens...

Mais le vrai coup de Jarnac de toute cette affaire, et là où les griffes du destin se referment définitivement sur votre dévouée, c'est que comme par hasard, Florence avait cette semaine-là un Louët S10 d'occasion à vendre. J'ai fait semblant d'hésiter trois jours, mais bien entendu que je ne voulais pas rentrer chez moi sans lui. Impensable.

Au célibataire : le mérinos taupe et bleu

Et voilà, maintenant il est chez moi, mon Louët, mon Loulou, mon Clouc-Clouc, mon Clouquinet (bon, pardonnez mais ici ça déboîte légèrement, on ne peut pas attendre d'une fileuse d'avoir une relation impersonnelle avec son engin, d'ailleurs quand Bulle a célébré y a pas longtemps l'anniversaire de son Loulou je me suis interrogée, maintenant je comprends tout !)

Et pour couronner le tout, je ne suis pas rentrée de Stoqueu sans gaver mon coffre de mèche et de fibre (de mesquines considérations fnancières m'ont portées à investir dans de la mèche plutôt que dans les cardes à main, pour commencer) ce qui fait qu'à présent dans mon salon, non content de trébucher sur vingt-quatre pelotes de laine à chaussettes, un kongle en souffrance depuis 2005, une étole en dentelle à peu près aussi ancienne, un échantillon Inishmore en plan, un tas de Licorne en détricotage et quelques autres broutilles, on se casse également la bobine sur un rouet et trente-cinq litres de fibres. Oyé.

Très bon dimanche à tous au soleil !

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Commentaires
D
bonsoir, <br /> c'est en tapant cochenilles pour teintures que je suis arrivée sur ce site, je suis en effet à la recherche d'un fournisseur de ces chères petites bêtes, pourriez-vous, svp, me dire où vous vous êtes approvisionnée ? d'avance merci<br /> Dominique Mathieu
M
Un vrai plaisir de te lire - à quand un livre pour raconter les délires croquignolesques d'une nana tombée dans les filets et autres rouages ... Cela donne tellement envie de plonger avec toi...<br /> Quand je pense que tu ne pensais pas arriver à pédaler dans le bon sens et que voilà déjà de petites merveilles... Ah ce regard perdu (songeur) que tu avais au pique-nique des mémères... C'était donc bien pour ça... un rêve de fée , plonger à corps perdu dans la laine et ses écheveaux et ses fils fins à damner un saint... <br /> (lol)
D
Bravo Sophie !!! Je suis contente que tu ais tant appris, j'ai regretté de ne pas pouvoir venir chez Florence. Et en plus tu as trouvé le rouet de ton coeur, alors que demander de mieux. tes essais de couleurs et de filage sont magnifiques, BRAVO !!!
F
Je ne ferais que me répéter quand toi tu te renouvelles sans cesse avec toujours le même bonheur: le mien de te lire!
H
Prise la main dans le sac !!<br /> bisou, ça fait deux rien qu'aujourd'hui!<br /> Nath ;o) <3
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